Le Karaté est olympique ! Antonio Espinos : Une injustice est réparée

Enfin ! Le Karaté va découvrir l’ambiance des Jeux Olympiques. Le 3 août, à Rio, lors de sa 129e session, le CIO a voté la présence de 5 nouveaux sports aux JO de Tokyo en 2020, dont le Karaté. Une décision attendue et saluée unanimement.

Mais Antonio Espinos, le président de la fédération internationale (WKF), a déjà à l’esprit la prochaine étape : l’intégration définitive du Karaté dans le programme olympique, l’ambition ultime.

Par Ludovic Mauchien à Rio

Les jeux n’étaient pas faits mais les JO se profilaient à grand pas. C’est désormais acquis. Le Karaté a rejoint le Graal olympique en compagnie de 4 autres sports, le baseball, l’escalade, le surf et le skateboard, et sera donc présent aux JO de Tokyo de 2020.

La décision a été votée le 3 août à Rio. Le président de la Fédération internationale (WKF), l’Espagnol Antonio Espinos, en avait presque les larmes aux yeux à sa sortie du congrès qui s’est tenu au Windsor Oceanico, à Barra de Tijuca.

Toshihisa Nagura, le secrétaire général de la WKF et responsable du Dojo de Keio (le 1er Dojo ouvert par Gichin Funakoshi), et Francis Didier, le président de la fédération française qui a effectué le déplacement au Brésil, étaient aux anges.

Mais, s’ils savouraient le moment présent, aucun des trois n’oubliaient que l’ambition ultime est de faire du Karaté un sport olympique permanent. C’est ce que rappelait Antonio Espinos, interviewé quelques minutes après le vote positif du CIO.

Vous devez être soulagé ?

C’est une satisfaction immense. Nous allons profiter de cette excellente nouvelle aujourd’hui, demain et dans les semaines qui viennent. Mais, bien sûr, il faut commencer à travailler pour ce tournoi de Tokyo et, aussi, pour la participation aux Jeux Olympiques 2024.

Quel est le programme à venir ?

Il faut voir quelles vont être les prochaines initiatives que nous allons devoir prendre en vue de la décision du CIO en septembre 2017 à Lima (Pérou). La même journée, celui-ci va décider de la ville hôte pour les Jeux de 2024 et les événements qui seront inscrits à leur programme. Il faut se préparer.

Le CIO va décider du programme dans les prochains mois. On mettra ensuite notre stratégie en place. On a vocation d’être un sport permanent dans le programme, et pas seulement être présent à Tokyo.

Le fait d’être présent aux JO 2020 peut-il aider le Karaté à intégrer le programme olympique dès 2024 ?

Bien sûr ! C’est un développement décisif. C’est une étape très importante. Cela va beaucoup nous aider pour tout, les JO 2024 inclus.

« Sans l’olympisme, tout marche plus lentement »

Que va apporter au Karaté la présence aux Jeux 2020 ?

C’est une opportunité unique, un outil extraordinaire pour un développement très rapide du Karaté. Sans l’olympisme, tout marche plus lentement. En étant olympique, on va beaucoup progresser et très rapidement. C’est une opportunité dont il faut profiter. La Fédération mondiale est prête pour le faire.

Avez-vous le sentiment qu’une injustice est réparée ?

Oui, assurément. Depuis longtemps, le Karaté représente une partie importante de la société dans le monde entier. Le programme olympique doit être une représentation de la pratique sportive dans le monde. En considérant cela, c’est une injustice qui vient d’être réparée. Le Karaté devrait être depuis longtemps dans le programme olympique. Désormais, c’est fait pour Tokyo. C’est un premier pas pour réparer une injustice mais il faut continuer pour 2024 et au-delà.

Qu’est-ce qui pourrait empêcher le Karaté de devenir définitivement olympique à partir de 2024 ? Qu’est-ce qui pourrait être apparenté à un danger ?

C’est toujours très difficile de sortir du programme olympique mais c’est encore plus difficile d’y rentrer et de devenir un sport permanent dans le programme. Il est vrai que les règles viennent de changer. Ce n’est plus un programme de fédérations sportives internationales mais un programme d’événements de fédérations sportives.

On va voir comment cela va être appliqué par le CIO en 2017 pour la première fois. Et on va voir comment le CIO va interpréter les décisions prises en 2014. On va voir la jurisprudence que le CIO va définir. Mais je pense que ce système d’événements, bien plus que l’ancien système de fédérations sportives, va donner plus de chances au Karaté.

Vous êtes donc un président heureux ?

Aujourd’hui, oui. Je ne sais pas demain.

Photo : (de gauche à droite) Francis Didier, le président de la Fédération française, Antonio Espinos, et Toshihisa Nagura, respectivement président et secrétaire général de la WKF, étaient réellement heureux à l’annonce du résultat du vote.